Malgré le ralentissement de sa croissance économique, la Chine achète activement des volumes records de naphta russe. Le pays profite du moment où le pétrole russe est beaucoup moins cher que les matières premières provenant d'Arabie saoudite et d'autres pays, rapporte le Financial Times.

Selon la publication, la Chine a importé 11,4 millions de barils de pétrole brut par jour au premier semestre 2023 (11,7 % de plus qu'en 2022 et 15,3 % de plus que les niveaux précédents). La Russie a représenté en moyenne 2,13 millions de barils et l'Arabie saoudite 1,88 million de barils.

Les importations en provenance de Russie ont atteint le niveau record de 2,57 millions de barils par jour en juin. La Chine paie environ 11 dollars de moins que l'Arabie saoudite.

"En résumé, les stocks de pétrole brut en Chine augmentent. Ils importent pour l'avenir", suggère Mukesh Sahdev, responsable du pétrole au sein du groupe de recherche Rystad Energy. Il n'exclut pas que la Chine se prépare à une sorte de catastrophe géopolitique, comme un effondrement économique en Russie ou une "crise à Taïwan".

Un autre analyste, Michal Meydan, de l'Oxford Institute for Energy Studies, estime que l'augmentation des achats de pétrole russe n'est pas une approche systémique, mais qu'elle est justifiée par les réalités du marché.

"Je ne pense pas que la Chine soit prête à dépendre entièrement de la Russie. L'abandon de l'offre saoudienne est un phénomène à court terme. Les Chinois ont l'intention de maintenir un équilibre entre les fournisseurs", a-t-il déclaré.

"Il y a des plans et des appareils d'État, mais autour d'eux, ils peuvent optimiser leurs actions d'une manière plutôt délibérée et capitaliste", a ajouté M. Meydan.