À compter du 1er juin 2025, les banques ukrainiennes commenceront à appliquer des restrictions plus strictes sur les virements de carte à carte, ce qui pourrait entraîner une augmentation de la demande de cryptomonnaies sur le marché intérieur pouvant atteindre 10 %. C'est ce qu'a déclaré Mykhailo Chobanyan, fondateur de la première plateforme d'échange de cryptomonnaies ukrainienne KUNA, à propos des conséquences attendues de ces innovations pour Delo.ua.
Les nouvelles règles, mises en œuvre dans le cadre de la lutte contre la fraude, prévoient une réduction des limites de virement mensuelles : pour les clients présentant un niveau de risque faible et moyen, la limite est fixée à 100 000 UAH au lieu de 150 000 UAH, tandis que pour les personnes à risque élevé, la limite restera à 50 000 UAH. Selon M. Chobanyan, ce renforcement de la surveillance réglementaire incitera certains citoyens à se tourner vers des instruments financiers alternatifs, parmi lesquels les cryptomonnaies occupent depuis longtemps une place de choix.
Pour ceux qui sont déjà habitués à utiliser des actifs numériques, il n'y aura pas de changements significatifs. En revanche, pour un large éventail de citoyens, cela signifie une augmentation du prix et de la complexité des transactions financières des ménages. Seule une légère augmentation de l'intérêt pour les cryptomonnaies est attendue, d'environ 10 %, sans transition massive », estime l'expert.
Il a également rappelé que le contrôle actif des transferts d'argent en Ukraine a débuté en 2023, lorsque la Banque nationale a lancé une campagne contre les casinos en ligne illégaux. Dans le cadre de cette initiative, la BNU a bloqué les transferts via la plupart des sociétés financières fournissant des services concernés. Par conséquent, le marché s'est progressivement tourné vers les transferts entre particuliers, notamment grâce à des robots qui automatisent le processus de transfert de fonds de carte à carte.
Chobanyan explique qu'auparavant, ce système imposait des limites beaucoup plus élevées – jusqu'à 400 000 hryvnias par mois –, mais que ces montants sont désormais quadruplés. Cela représente une charge supplémentaire pour les participants aux réseaux P2P : ils devront doubler le nombre de cartes concernées afin de maintenir le volume de paiements traités.
L'expert souligne que ces restrictions n'ont pas pour objectif d'interdire complètement les transferts, mais de les complexifier techniquement. Il prévient toutefois que les nouvelles règles pourraient ne pas concerner les participants aux systèmes parallèles, mais les citoyens ordinaires, pour qui un montant de 50 000 hryvnias par mois représente une somme importante pour leurs besoins personnels ou professionnels.
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