On observe une baisse des prix du maïs de la nouvelle récolte en Ukraine. Le marché intérieur subit la pression des marchés boursiers mondiaux et des retards de récolte dus aux intempéries. Malgré cela, les premiers lots de céréales arrivent déjà dans les ports de la mer Noire, ce qui permet aux négociants de formuler de nouvelles offres de prix.
Selon la Bourse électronique des céréales d'Ukraine, au 25 septembre, seulement 5 % des surfaces ensemencées en maïs avaient été battues, soit 195 900 hectares, dont 964 200 tonnes, pour un rendement de 4,92 t/ha. À titre de comparaison, l'année dernière, à la même date, la récolte avait été rentrée sur 23 % des surfaces, soit 4,72 millions de tonnes, pour un rendement moyen de 5,13 t/ha.
Les prix d'achat du maïs ukrainien ont chuté de 50 à 100 UAH par tonne et par semaine, pour atteindre 9 500 à 9 700 UAH/t. En dollars, cela représente environ 205 à 207 USD par tonne, livraison aux ports de la mer Noire. Les experts expliquent cette baisse par le fait que les négociants ont déjà constitué des réserves suffisantes, tandis que les nouveaux accords d'exportation ne sont pas encore opérationnels.
Les marchés mondiaux exercent une pression supplémentaire. L'Argentine a exporté d'importants volumes de produits agricoles, tandis que les États-Unis augmentent activement leurs exportations de maïs. Cela réduit la compétitivité des produits ukrainiens plus coûteux, notamment sur le marché européen.
À Chicago, les contrats à terme sur le maïs de décembre ont reculé de 1,8 % par semaine, pour atteindre 164 USD la tonne. La baisse a été identique pour le mois et d'environ 10 % en rythme annuel. La raison en est le taux de récolte élevé. Aux États-Unis, le maïs a déjà été récolté sur 18 % des surfaces, ce qui correspond à la moyenne quinquennale, et un temps chaud et sec favorable laisse présager une progression encore plus rapide de la récolte.
Les exportations de maïs américain sont en croissance : en une semaine seulement, elles ont augmenté de 10 %, atteignant 1,527 million de tonnes, et depuis le début de la campagne, elles ont atteint 5,1 millions de tonnes, soit 52 % de plus que l’an dernier.
Des changements tout aussi importants ont eu lieu sur le marché européen. À Paris, les contrats à terme sur le maïs de novembre ont chuté de 2,9 % en une semaine, à 181 euros la tonne (212 $/t). En glissement mensuel, la baisse a été de 3,6 %, et d’environ 20 % sur un an. Les experts expliquent ce phénomène par l’augmentation de l’offre de maïs américain bon marché, qui rend la compétitivité des céréales ukrainiennes sur les marchés de l’UE de plus en plus difficile.
Les agriculteurs ukrainiens se trouvent donc dans une situation difficile : parallèlement au retard des récoltes sur le marché intérieur, les prix chutent sous l’effet de la surproduction mondiale. La dynamique future dépendra à la fois des conditions météorologiques en Ukraine et de la stratégie des principaux exportateurs mondiaux.
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