La chaleur anormale qui sévit en Ukraine depuis trois semaines peut affecter considérablement le rendement et les prix des produits. Le prix des aliments de base tels que les pommes de terre, les carottes, les œufs et la viande devrait augmenter en raison des défis posés par la chaude saison estivale. Ceci est rapporté par Focus.

Les agriculteurs ukrainiens prévoient de récolter cette année entre 65 et 69 millions de tonnes de céréales et d’oléagineux. Cependant, selon Suzana Hryhorenko, directrice exécutive de l'Association ukrainienne des semences, les superficies ensemencées en Ukraine ont diminué pour la troisième année consécutive, tant pour les cultures de printemps que d'hiver. Cela est dû en partie aux difficultés logistiques et aux conséquences d’une invasion russe à grande échelle, ainsi qu’au bombardement des systèmes énergétiques ukrainiens. Les cultures qui nécessitent un séchage, comme le maïs, sont particulièrement touchées.

La chaleur aura également un impact négatif sur la récolte de tournesol, le soja étant le plus touché. La formation du soja est très lente et les températures élevées donnent de petits grains et un faible poids de 1 000 graines. Ces conditions entraîneront une diminution de la quantité et de la qualité de la récolte.

Oksana Ruzhenkova, experte de la Banque mondiale, note que la chaleur anormale en Ukraine aura un impact négatif sur la récolte des légumes bortsch, comme les pommes de terre, les carottes et le chou, ce qui, à son tour, entraînera une augmentation des prix de ces produits. Par conséquent, en automne, le bortsch peut devenir plus cher.

En outre, les tomates et les concombres, qui ne sont pas cultivés sous serre, ont été considérablement touchés. Oksana Ruzhenkova a noté que le prix des concombres peut atteindre 45 à 50 hryvnias par kilo au plus fort de leur récolte et qu'il est peu probable que les prix de ces produits diminuent. De vastes régions de culture de légumes dans les régions de Zaporizhzhia et de Kherson ont également été gravement endommagées, et l'expansion des superficies consacrées aux tomates dans la région d'Odessa, axée sur la transformation, ne résoudra probablement pas le problème.

Oleg Pendzyn, directeur du Club de discussion économique, ajoute que les prix des denrées alimentaires seront influencés non seulement par la chaleur et la pluie, mais aussi par les problèmes d'approvisionnement en électricité. L'instabilité de l'approvisionnement en électricité entraîne la nécessité de refroidir les matières premières destinées à la viande et aux produits laitiers, ce qui augmente leur coût. Si ces problèmes ne sont pas résolus, les prix du lait et de la viande devraient augmenter jusqu’à fin août.

Une faible récolte céréalière aura également un impact négatif sur le bétail et le secteur laitier. Par exemple, le maïs, qui constitue la base des aliments composés, représente 70 % du coût de production des œufs, de sorte que sa pénurie peut entraîner une hausse des prix des œufs et d'autres produits de l'élevage.