La chaîne française Auchan, présente depuis longtemps en Russie, a annoncé son intention de se retirer du marché russe et a déjà trouvé un repreneur local pour sa filiale. Les négociations avec un repreneur potentiel sont en phase finale, et la conclusion de l'accord pourrait intervenir dans les prochaines semaines, rapporte l'agence La Lettre.

Selon les informations reçues par la publication, le réseau Mulliez négocie avec un acheteur local concernant la vente de la succursale russe d'Auchan. Même si le nom du nouveau propriétaire n'a pas encore été dévoilé, l'accord lui-même doit encore être approuvé par les commissions gouvernementales russes qui supervisent la vente des actifs étrangers. Ces commissions tentent souvent de faire baisser le prix de la transaction en faveur des acheteurs locaux, qui ont généralement des liens avec le Kremlin.

Auchan a également pris la décision politique de poursuivre ses activités en Ukraine, où l'enseigne française possède 43 magasins, dont la moitié sont des hypermarchés. Cela souligne la stratégie de l'entreprise consistant à se concentrer sur les marchés où elle peut opérer efficacement sans contraintes politiques et économiques.

En Russie, les ventes d'Auchan représentent environ 10 % du chiffre d'affaires total du groupe, qui dépasse les 3 milliards d'euros. L'année dernière, les ventes en Russie et en Ukraine ont diminué de 4,2 %, ce qui a pesé sur les résultats globaux d'Auchan Retail. Hors ces marchés, l'entreprise aurait pu afficher une croissance de son chiffre d'affaires de 4%, mais cette baisse lui a valu une perte nette de 378 millions d'euros.

Selon les prévisions, si l'entreprise parvient à réaliser uniquement les actifs, le coût de la vente de la succursale russe ne dépassera pas 200 millions d'euros. Toutefois, si les 94 hypermarchés et 138 supermarchés sont vendus avec les bâtiments, la valeur totale de la transaction augmentera considérablement.

La situation est compliquée par l'augmentation de la « taxe de sortie », introduite par le Kremlin, de 10 à 15 %, et qui pourrait à l'avenir atteindre 35 %, ce qui pourrait avoir un impact négatif sur les conditions de vente. Ainsi, Auchan cherche à accélérer le processus de sortie du marché russe afin d'éviter des pertes financières supplémentaires.