Les jardiniers ukrainiens se sont retrouvés dans une situation critique en raison des pertes de récoltes à grande échelle causées par les gelées printanières. Comme le rapporte la publication agricole spécialisée EastFruit, citant l'association Ukrsadprom, des conditions météorologiques défavorables ont détruit la récolte de fruits à noyau dans plusieurs régions du pays, ce qui menace non seulement les bénéfices des exploitations agricoles, mais aussi leur survie financière.

Selon Taras Mynk, directeur d'Ukrsadprom, deux puissantes vagues de gel ont laissé la plupart des vergers de cerisiers, d'abricotiers et de pêchers sans récolte. Les agriculteurs de Transcarpatie et de Bucovine, régions spécialisées dans la culture de variétés fruitières précoces, ont été les plus durement touchés. Là-bas, selon les experts, les pertes de récoltes atteignent 100 %. Dans les régions du sud du pays, la situation est un peu meilleure, mais jusqu’à 60 % de la production y a également été détruite.

En conséquence, de nombreuses exploitations horticoles se sont retrouvées au bord de la faillite. Une part importante des agriculteurs ont eu recours à des prêts et ont attiré des investissements étrangers pour développer l’horticulture. Certains d’entre eux ont reçu des subventions gouvernementales qui impliquent de remplir des conditions spécifiques : créer des emplois, payer des impôts et atteindre certains objectifs de production.

Aujourd’hui, ces obligations deviennent presque impossibles à remplir. Les jardiniers se retrouvent non seulement sans revenus, mais aussi avec des dépenses constantes pour entretenir leurs jardins, même s’ils ne produisent pas de récolte cette année. Sans le soutien de l’État, les agriculteurs pourraient perdre à la fois leurs vergers et leur entreprise dans son ensemble.

Compte tenu de la situation, l'association Ukrsadprom a fait appel au ministère de la Politique agraire et de l'Alimentation de l'Ukraine avec une demande d'intervention urgente. Des options de soutien de l'État sont notamment proposées : introduction d'un mécanisme de report des remboursements de prêts et révision des conditions d'octroi des subventions accordées avant les gelées catastrophiques.

Taras Mynko a souligné que même en cas de perte totale de la récolte, les vergers ont besoin de soins, de financement et de protection pour avoir une chance de reprendre la production la saison prochaine. Si des mesures urgentes ne sont pas prises, les conséquences pourraient être durables, tant pour le secteur agricole que pour l’économie dans son ensemble.