Le 21 novembre, l'Office of Foreign Assets Control (OFAC) du Trésor américain a introduit un ensemble de sanctions à grande échelle contre les institutions financières russes. La liste comprend Gazprombank, six de ses filiales, plus de 50 banques régionales, 40 agents d'enregistrement des valeurs mobilières et 15 responsables du secteur financier russe.

La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a souligné que ces mesures visent à affaiblir la machine militaire russe. "Les sanctions contre l'une des plus grandes banques russes, qui est restée en dehors des restrictions, ainsi que contre des dizaines d'autres institutions financières, rendront encore plus difficile pour le Kremlin le financement de la guerre contre l'Ukraine", a-t-elle souligné.

Cette décision constitue une étape importante dans la mise en œuvre des promesses des « Sept Grands » visant à limiter l'accès de la Russie au système financier international. Selon le Département du Trésor américain, Gazprombank est activement utilisée par le Kremlin pour acheter du matériel militaire, payer le personnel militaire et indemniser les familles des soldats tombés au combat. L'Australie, le Canada, la Grande-Bretagne et la Nouvelle-Zélande ont déjà adhéré à des restrictions similaires.

Les nouvelles sanctions comportent toutefois des exceptions. Elles ne s'appliquent pas aux opérations liées à la fourniture de produits agricoles, de médicaments, de dispositifs médicaux, ainsi qu'au soutien du travail des organisations non gouvernementales, des missions diplomatiques et des organisations internationales en Russie.

Pour les citoyens américains, l'OFAC a délivré deux licences générales qui permettent de réaliser des opérations avec Gazprombank et de régler leurs dettes. Dans le même temps, le Département du Trésor américain a mis en garde les institutions financières étrangères contre le risque de sanctions en cas de coopération avec le système de messagerie financière russe (FMS), qui constitue une alternative à SWIFT.

Outre Gazprombank, 54 banques régionales, 41 conservateurs de valeurs mobilières, ainsi que 15 responsables, dont des représentants de la Banque centrale de Russie et des employés de VTB en Chine et de la Sberbank en Inde, ont été sanctionnés. Au moment de l'introduction des sanctions, 317 banques étaient actives en Russie, selon les données de la Banque centrale de la Fédération de Russie au 1er octobre.

Selon les experts, cette mesure à grande échelle compliquera considérablement le fonctionnement du système financier russe et approfondira l'isolement économique du pays dans le contexte de son agression militaire contre l'Ukraine.