Malgré les prix élevés des légumes la saison dernière, les agriculteurs ukrainiens ne sont pas pressés d’étendre la superficie consacrée aux cultures maraîchères cette année. Selon la société d'analyse ProAgro Group, même les exploitations agricoles qui bénéficiaient auparavant de bénéfices stables réduisent désormais ou arrêtent complètement leurs cultures. La principale raison est une pénurie chronique de main-d’œuvre.

Selon Taras Bashtannyk, président de l'Association ukrainienne des fruits et légumes (UPOA), la situation est alarmante : « Les agriculteurs qui ont bien gagné de l'argent grâce aux légumes l'année dernière ne plantent pratiquement rien cette saison, car ils ne sont pas sûrs de trouver quelqu'un pour récolter. La pénurie de main-d'œuvre est devenue le principal obstacle au développement de la filière.»

Outre la pénurie de main d’œuvre, les agriculteurs sont également contraints par les conditions météorologiques, qui changent de plus en plus et rendent difficile la planification des campagnes de semis. En particulier, la fraîcheur printanière de cette année a prolongé la saison et créé des risques supplémentaires pour les terrains découverts.

Malgré ces défis, Taras Bashtannyk exprime un optimisme prudent : selon ses estimations, il n’y aura pas de pénurie de légumes sur le marché intérieur. En cas de mauvaise récolte de certaines cultures, la situation peut être équilibrée par des produits importés, qui viendront combler les niches rares.

Le chef de l'UPOA a également indiqué que les marchés ukrainiens étaient réapprovisionnés en légumes de serre depuis environ trois semaines. Mais en raison de la vague de froid prolongée du mois de mai, le processus de réception des légumes destinés à la culture en pleine terre est considérablement retardé, ce qui rend difficile la prévision de la récolte saisonnière.

En général, la situation du marché des légumes reste instable : l’industrie est confrontée à des défis de personnel, à des fluctuations météorologiques et nécessite un soutien systémique pour maintenir les volumes de production et assurer la sécurité alimentaire du pays.